Baie d'Along intérieure, déserte et grise

Hu, hier on a éteint vers 23h. Réveil vers 6h/6h30. Niglo enrhumé! (souvenir de la soirée sur le pont du Pélican?). On mange notre part de gâteau au lever. On laisse la moitié (il n'était pas mauvais, mais je ne suis pas très gâteau à l'instant post-rêve. Et vous?)

8h20: petit dèje. Zoizeau ne prend pas de pancake. Mangue/banane/ananas. On donne notre avis booking: un 10/10, comme à l'école des fans.

Aujourd'hui, on part à la campagne! Tiens, il a plu: la rue Au Trieu est mouillée. Covid19: en France, plus de 500 cas en un jour, soit 2280. Nos propriétaires ont des masques ce matin (nous, on en a un peu dans nos valises, trouvés dans une pharmacie de Rennes). A 10h15, le limousine-bus arrive dans la rue. On est 9 plus le chauffeur, à bloc.

Bye bye rue Au Trieu. On traverse Hanoï, puis autoroute vers le sud (80 km). Un rodéo sur la route (on décolle fréquemment du siège). Je n'ai pas éternué, mais pas loin (il vaut mieux éviter ce genre de facétie, vu le contexte covidien).

Pas de beaux paysages jusqu'à Tam-Coc. On arrive chez Louan. Très belle entrée (on est après le bourg, vers les rizières), avec des arbres, des fauteuils suspendus et des lanternes suspendues aussi. On est très bien reçus (belle chambre au premier, spacieuse, deux lits et fenêtres sur 3 côtés).

Il est midi ou peu s'en faut. On descend manger dehors. Poulet citronnelle (Niglo) et salade avocat/thon (Zoizeau). Parfait. 26°, temps bien gris. Zénitude?

Louan nous dit que, si le premier embarcadère est fermé (Covid), le second à 1 km est ouvert, et la pagode aussi. Fake news. On y va à pied (1,5 km), mais tout est fermé. Seuls quelques touristes passent en vélo. On fait une halte. Zoizeau demande un pansement pour son pied endolori.

A l'hôtel, on apprend que notre fils cadet (appelons-le Arthur) ne pourra pas partir en Argentine avec sa copine rochelaise. Pas mal d'argent perdu, et surtout un rêve envolé. On est complètement navrés pour eux.

Marché de Tam Coc, l'après-midi

Ici on apprend que nos deux voisins de table lorientais n'ont pas pu faire leur croisière en baie d'Along aujourd'hui. On découvre qu'à deux jours près, on était cuits aussi. Ils nous disent qu'Hué (notre prochaine destination!) est encore ok et nous parlent de la réserve d'oiseaux à 5km. A voir.

Embarcadère pour la rivière (fermé)

Tam-Coc in the afternoon

Après repas poulet/citronnelle (Zoizeau, 5 euros) et canard/passion (Niglo: 6 euros), on monte dans la chambre vers 20h15 (je suis précis sur les horaires mais n'ai plus de montre depuis 30 ans).

On pense au fiston Arthur. On se dit qu'il reste peut-être 5% de chances pour que l'Argentine (qui a suivi Trump) change d'avis. Mais qu'en sait-on? Rien. On est bien dans la chambre (pas de télé contrairement à Hanoï où on était sur TV News Vietnam.gouv.

On a vu les rizières toutes vertes aujourd'hui, et quelques "pains de sucre", mais ce n'était pas renversant sans soleil.

Niglo essaie de ne pas trop se moucher, c'est un risque d'être fusillé par un peloton de 12 viets. On a trouvé une belle oasis, pas de moustique dangereux.

Zoizeau a lavé quelques vêtements dans le lavabo. 21h25: alerte rouge! Zoizeau reçoit un message: notre avion retour vers la France serait annulé! Hu, hu, on appellera demain Oppodo. " On va bien trouver une solution pour çà" (Zoizeau, très zen, waouh).

PS: on a laissé un 10/10 à l'hôtel à Hanoï alors qu'on n'a pas eu la chambre prévue au retour. On est gentils.

PPS: Niglo a fait un tour à pied pour voir dans le bourg de Tam-Coc. Pittoresque, c'est sûr. Les boutiques sont pauvrettes, des gens vendent de tout sur les trottoirs.

22h50: sleep.

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Embarcadère de Tam-Coc, désabusé

On est vendredi 13! Il me vient qu'au boulot on a joué au loto avant mon départ (2 euros chacun). Zoizeau debout à 6h30, Niglo à 7h15.

Dans son journal de la nuit, Zoizeau a dit que Macron fermait tous les établissements en France: "nous tiendrons ensemble" qu'il aurait dit, en serrant les poings. "Pov' tarte" a répondu l'écho.

Flash Covid19: 2876 cas en France, 61 décès.

En tous cas, le tit dèje est parfait pour 3 euros: fruits de la passion, mangue, pastèque... confiture, pain et miel.

On part à pied vers le bourg. Il est 9h, le temps est bien gris et humide, mais on flirte avec les 23°. Zoizeau trouve une pharmacie et y prend des sparadraps ainsi que des masques un peu canard '"pour Paris"). On voit un étang, en fait l'embarcadère d'où partent habituellement les barques vers la vallée de la baie d'Along terrestre. Fermé, désert. Il y a encore 4 jours environ, c'était ouvert et il faisait beau. Un chauffeur de taxi nous propose pour 30 euros d'aller voir la pagode de Bai Dinh à 20km environ au nord. C'est ok.

Site de la pagode de Bai-Dinh, déserté

On traverse de belles contrées (petits lacs, fermes au pied de collines bombées), mais pas que. La pagode de Bai-Dinh est un ensemble bouddhique très récent, et assez gigantesque, avec des dizaines de grandes statues de pierre. Le bouddhiste fait dans la démesure. Notre taxman a payé l'entrée. Il nous colle des "madame, monsieur" assez familiers, qui finissent par tisser un lien et nous mettent en confiance.

On fait une balade d'une heure bien calme (il n' a pratiquement pas de touristes dans un lieu où ils se retrouvent parfois par centaines, à en juger par les dizaines de boutiques de souvenirs qui aujourd'hui ont baissé le rideau). Au retour, on regarde dans le taxi la version anglaise d' "un incroyable talent" qui passe sur une mini-télé. On regarde plus l'écran que les paysages, ah, ah!

Le taxman nous propose une balade en sampan en douce sur la rivière interdite, pour 16h. On lui dit demain et rendez-vous est fixé  par Whatsapp.

Midi, retour chez Louan. On a donné 30 euros et 100000 dongs à Minh le taxman, qui nous a rappelé deux fois que des scènes du film "Indochine" (de Régis Wargnier, années 80) ont été tournées ici et que Catherine Deneuve est sa "mama".

Antidote au Covid19?

Qu'est-ce qu'on est bien chez Louan, attablés près du jardin. Belle salade pour Zoizeau, pancake en nems pour Niglo. Top pour 8 euros à deux.

Petit repos dans la chambre (elle donne sur un pain de sucre, et on petite rivière coule en bas), et on repart au bourg à pied. On s'assoit sur un banc devant l'embarcadère, et toutes les barques vertes au repos. On dirait un tableau de Gustave Caillebotte. Le ciel s'assombrit, on retourne chez Louan. On a acheté 10 timbres et on a des cartes postales (oui on écrit encore des cartes postales, et on connaît au moins 10 personnes).

Ps: finalement on prendrait un vol Saïgon-Hanoï le jeudi 26 et Hanoï-Paris dans la foulée. Dommage qu'il faille retourner au nord en fin de périple, on pensait rentrer direct en France de Saïgon. La famille nous envoie des messages sympas.

Hong-Kong Garden?

On a pris un cocktail extraordinaire vodka-orange-menthe-citron-fruit de la passion pour exorciser le Covid19. Temps humide, mais 22° sans doute. On n'a pas réussi à joindre Minh le taxman pour demain.

On a encore bien mangé: poisson en feuille de banane pour Zoizeau (un TTB) et porc ananas/oignons pour Niglo. Toujours au top. Il y a des français qui prennent le train de nuit pour Hué (le violet), celui-là même ou presque qu'on prendra demain soir. Ils sont de Cholet. Leur fille, avec eux, travaille à Saïgon depuis 4 mois. L'un d'eux, assez bavard, fait penser à celui qui présente "les trains pas comme les autres" à la télé. "In'ch Allah!" dit-il pour la suite du voyage "le Covid nous suit comme la marée".

20h50 dans la chambre. On pense déjà à Hué (500 km plus au sud, un bout de chemin quand même). Demain on va essayer de trouver Minh le taxman pour qu'il nous boutique une balade en barque en douce dans la grisaille verdâtre (qui a un cachet fou).

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Longer boats are coming to win us

Tam-Coc, dernier jour. Réveil à 6h45. Le temps est encore couvert. On fait le tour des news: 15 nouveaux cas de Covid19 dans le Morbihan, , 366 cas en France, 2876 hier. 79 décès. Beaucoup de sites touristiques ferment au Vietnam (ah, bon?).

Cette nuit, dit Niglo, quand j'ai ouvert la porte de la salle de bains, une bestiole de 2 cm de long au moins est tombée par terre et a, semble-t-il, filé sous un sac plastique que j'ai piétiné. Je pourrai peut-être vous en dire plus tout à l'heure! Sinon, mon rhume est presque passé, je tousse un peu ("comme une chochotte", dirait Zoizeau). Mais je devrais passer les éventuels contrôles de température. Le temps est gris again à travers les trois fenêtres de la chambre. 

J'ai soulevé le sac plastique. Rien en dessous. Si c'était une grosse araignée, elle a filé vite.

Au tit dèje, profusion de fruits, ananas*** ce matin, fruits de la passion of course (oui on commence écrire en franglais, c'est dommage) et pancake avec confiture maison d'ananas + miel (good for my throat). Pour les connaisseurs, c'est du Mozart :).

"Chez Louan, c'était bien, c'était chouette".

Grande phrase de Zoizeau: "Le Covid19, c'est excitant". Fallait oser. C'est aussi vrai que, à voir les réactions de l'humanité, c'est assez édifiant sur nos comportements, et on n'a pas encore tout vu, sacrebleu!

Purée, il pleut! La première vraie pluie vietnamienne. Chouette! (on est bretons...). Alerte rouge: le 15 mars à midi: les Français ne peuvent plus rentrer au Vietnam pendant 30 jours! Tin, tin!

11h: on quitte notre chambre, on s'installe dans le salon et on écrit 7 cartes postales. Et à 12h, que fait-on? Ben on mange: pancake pour Zoizeau (comme Niglo hier, en fait on écume la carte) et poulet sésame-miel fûr Niglo. C'est mieux que "comme j'aime". On a envoyé une photo de nos 2 cocktails d'hier au boulot avec la légende "un médoc contre le Covid19". C'est pas très fin, mais comme ça ils sauront que l'aventure continue.

Il paraît qu'au Vietnam les écoles sont fermées depuis longtemps. En France, c'est à partir de lundi). Ici, c'est une parenthèse enchantée.

Hivernage imprévu à Tam-Coc

Bon, vu que tous les sites sont fermés, on part à pied sous la bruine voir une dernière fois le bourg. Il n'y a pas de boutiques d'artisanat, mais plutôt plein de bars-resto. On s'arrête boire un cocktail pineapple et mango, avant de retourner à la terrasse chez Louan, avec ses fauteuils suspendus, avec dans l'idée de tuer le temps jusqu'au train du soir.

Notre fiston Arthur et sa copine sont à Saint-Malo. Ils disent qu'en France les gens se ruent dans les supermarchés. "On se croirait en temps de guerre". Macron dit pareil.

Zoizeau: "Nous, on s'attend un peu à tout, on verra bien" (dix ans plus tôt elle aurait grimpé aux rideaux).

On n'est pas rentrés dans le marché de Tam-Coc, c'était déjà folklo dehors avec les étalages par terre. Pas envie de voir un animal étonnant suspendu, les vietnamiens mangeant "tout ce qui bouge depuis la famine de 1945".

Ps: on s'appelle"les Fratellis", comme un numéro de cirque (de "Fratellini", famille du cirque, à "Fratellis", groupe écossais). C'est quand Niglo aide Zoizeau à se relever de la balancelle par exemple.

Pps: message de notre fils aîné, le Banjo man: "malgré la pandémie planétaire, il y a beaucoup de monde à la déchetterie".

18h: Niglo menace de mettre un 5/10 à "Chez Louan" sur Booking parce qu'il a du mal à se faire servir une vodka orange. Malgré toute sa concentration, son organisme ne détecte pas la moindre once de vodka dans ce verre.

Le produit anti-moustiques a taché deux pages du carnet de voyage. Efficace.

Communisme triomphant?

Dernier repas chez Louan qui nous conseille la chèvre option piments (8 euros). Bonne pioche. Un sans-faute sur trois jours, une cuisine légère riche d'herbes et de saveurs.

On parle avec des Lyonnais (un couple dont le monsieur avec un t-shirt Armani mais qui était sympa quand même) qui devaient rentrer par la Russie (Aeroflot) mais ce n'est plus possible, alors ils vont passer par les pays arabes pour Roissy, puis TGV. Il paraît qu'en France les gens dévalisent les couches, les pots bébé et le papier hygiénique (le pige). Il paraît aussi qu'à Hué la vieille ville est fermée.

"Que sera, sera, whatever will be, will be (Tommy Docherty, 1977).

Parenthèse gourmande (hu, hu!)

Gare de Ninh-Binh, ambiance cold-wave

En tout cas, à 21h on est à la gare de Ninh-Binh (taxi). Rassemblement de Français, une trentaine, beaucoup de jeunes, certains avec un guide. On va bien voir si on est des VIP comme le prince Harry qu'on escompte croiser dans le train.

On est parti vite de chez Louan qui nous a donné de l'ananas et deux bouteilles d'eau pour la route. "A bientôt, peut-être". On a quitté l'oasis.

Le fiston Arthur et sa copine sont entre Saint-Malo et Cancale. Huîtres et chifrettes au déjeuner: "pour lutter contre la morosité ambiante, il faut prendre des mesures coercitives" (phrase connue).

21h25: un train arrive. La totalité des français va monter dedans. On vient nous demander de quel pays on vient. Camembertland? On reste à six dans le hall d'attente. Quand je porte le masque, ça met de la buée sur mes lunettes.

22h: notre train est annoncé. Sur le quai deux jeunes allemandes de 16/18 ans chantonnent doucement (si). Le train arrive, avec un faisceau rond aveuglant. Notre wagon (n°9) s'appelle Laman Express. Dans le wagon n°8 c'est la foiriguell à la française: des quinquas et sexas braillent "à la queuleuleu". Gaulois label rouge AOP.

b

Laman express bar and drinks!

Notre  compartiment n'est pas grand, mais propre (on parlait beaucoup de blattes et cafard dans ce train). Message de Zoizeau à son petit frère le Vilot: "C'est comme si on partait à Vladivostok en 1960. Les toilettes sont crados". Zoizeau va rester en ligne sur sa tablette avec le Vilot et le monde entier jusqu'à minuit. Niglo, comme toujours, tente l'option "essayer de dormir". Il y a du bazar dans le wagon. Tiens, Zoizeau a éteint la lumière.

Dernier message du Vilot: "vous verrez, c'est bien Buchenwald!". On rit.

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Hué, quartier des touristes

Train de nuit pour Hué! (Night train to London - the Wings). C'est le moyen de locomotion qu'on a trouvé pour rejoindre la région centre du pays. Eveil vers 5h45. First news: en France, fermeture des cafés, restos, cinémas ce soir à minuit! Notre fils Arthur et sa Rochelaise ont eu chaud: hier ils étaient 3 tablées dans un resto près de Cancale où il faut réserver pour avoir une table d'habitude. 

A Landerneau, il y a quelques jours, on battait un record de rassemblement de Schtroumfs. Est-ce que ce monde est sérieux?

Zoizeau a été piquée aux mains par les moustiques hier en fin d'après-midi. 6h40: la campagne défile par la fenêtre. Tout est verdoyant, ciel couvert. Dur d'écrire avec ce train qui tangue.

Tous les sites touristiques seraient fermés à Hué. On ne sait pas ce que nous réserve le voyage, mais en vacances, on est bien. Il y a une semaine on atterrissait... 7h20: breakfast box (brioche aux raisins au bon goût de beurre +banane, nutriscore E) et café sucré servi dans une petite Viet cup en carton). Le Vietnam a l'air gorgé d'eau. Il paraît qu'à maints endroits il y a des cratères inondés dans la campagne, souvenir des bombardements US. Par la fenêtre: mares, étangs, petites maisons, certaines en construction (briques), chiens (petits, assez moches, le chien fait profil bas au Vietnam), oiseaux blancs élancés dans les rizières, motobikes en attente au passage à niveau, tombes (?) colorées ceintes de murs dans les champs, quelques buffles, des canards blancs. Des femmes qui balaient encore et encore (d'accord, d'accord). Toits en briquettes orange ou en tôle ondulée, toujours droits, pas à la chinoise ou à la japonaise. Zoizeau a mal aux pieds, + piqûres de moustiques sur les mains. 

Arrivée prévue à Hué à 9h34. Un peu d'air frais fera du bien.

Hué! ("Houé"), ancienne capitale, surtout au XIXème siècle il me semble. On descend du train, bien vite on est dehors. Les taxis nous attendent. On doit en choisir un dont la dégaine nous convient, et un officiel si possible. Bon, bien vite on est topés, on montre l'adresse de l'hôtel (sur un carton), et pour 4 euros on est conduit à l'hôtel, qui se trouve en deuxième ligne derrière une rue (quartier vivant). Un groom vient à notre rencontre, siouplaît.

Grande chambre 303, au moins 15/20 sûrement. On y reste jusqu'à midi, où il pleut un peu (ça fait sortir les bretons). C'est assez calme dans le quartier. Zoizeau a zieuté un resto indien avec terrasse, bien calme, 2 pékins en plus de nous. Ce sera chicken tikka piment (2 piments sur 3 à l'échelle du fort).

Ensuite, on se dirige vers le fleuve, la rivière aux parfums. Sur la route, beaucoup de touristes en terrasse, et des cyclos-pousse en maraude. Au bord du fleuve, tout de suite on nous propose un tour en bateau à 4/5 km en amont vers la pagode de Thien Mu. C'est oui (2 x 12 euros).

Pagode de Thien Mu (entrée côté fleuve)

C'est un bateau folklo, on a deux chaises en plastique posées en son milieu. Le père et son fils de 8/10 ans tiennent la barre. La proue est jaune avec tête de dragon. Le bateau fait bien 10 mètres de long, tout plat et bas sur l'eau. Belle balade.

Un embarcadère de quelques marches. La tour de Thien Mu est belle, il y a presque du soleil. Retour vers la ville.

Tour de Thien Mu

La rivière aux parfums, vers le nord 

Débarcadère près du marché, pleine ville (notre bateau)

On nous débarque sur la berge herbeuse, juste ci-dessus, près du marché de la ville. Trop de monde. On prend un taxi et, pour 4 euros, on rentre à l'hôtel. Il est 15h30.

16h! on part en ville avec deux sacs en plastique chercher une laverie. Une dame nous aperçoit au bout de la rue, elle sort son panneau "laundry" et nous hèle. On était repéré, Zoizeau moins surprise que Niglo, invoquant l'intuition féminine (no comment). Dans la même rue, on a pris un verre de blanc (chouette bar, on est en terrasse, on nous propose des peintures sur soie à 2 euros, on dit non cinq fois).

En face, il y a une boutique de fringues, qui fait atelier de tailleur aussi au premier étage. On y va. Niglo commande et achète 5 liquettes en lin (58 euros), et Zoizeau se fait faire une robe rouge sur mesure (40 euros, à réceptionner demain 11h). Le patron dit "Coz you are my friend", il s'occupera des transferts en voiture pour Hoi An et Da Nang à un meilleur tarif que celui proposé par notre hôtel. Il a le sens des affaires. (ou on est naïfs)

Cyclo-pousse Taylor Street

Retour bref à l'hôtel, près duquel on a pris des t-shirts aux neveu et nièce dans une boutique. 30mn plus tard on repasse devant: y est collé sur la vitrine "sorry, we don't accept foreign people". La marée nous suit! Sûr, notre passage n'y est pas étranger.

On va à la terrasse de ABoss/Tuborg prendre 2 calamars panés sauce chilli (on demande du citron en sus, lemon incest). Bien placés. La serveuse Tuborg a une jupe courte verte. Zoizeau l'appelle "Cerise". Ensuite, Zoizeau rentre à l'hôtel. Niglo va chercher les vêtements à la laundry (8 euros), le tailleur lui fait "hello".

Soirée dans la chambre. Visio avec notre fille qui mange des pâtes sur hangouts. Quelle qualité d'image et de son! Il n'y a plus de cours en fac en France.

On va dormir tôt. Demain on ne sait pas exactement ce que l'on fera. Peut-être aura-t-on du soleil. Aujourd'hui on votait en France pour les municipales.

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Cyclo-pousse pour deux!

J'ouvre les yeux: 6h30 (moins 1 heure pour Zoizeau, toujours à l'heure du méridien de Greenwich). Dans notre ville, seulement 27% de participation aux élections municipales (1er tour). Covid19 en France: 5400 cas et 270 décès. Il serait 10 à 20% plus contagieux que la grippe saisonnière. "On devrait s'attendre à des milliers de décès en France dans les mois prochains". Bigre.

Ici, on est bien dans notre chambre. On va mettre un peu d'ordre dans nos valises ca matin. Zoizeau a un mal de gorge. Point money: Niglo a 29 billets de 100000 dongs (4 euros), soit 116 euros. Pas mal. Il a un distributeur extraordinaire dans la poche de sa veste (un joujou extra, qui fait "crac boum uh?"). Zoizeau est dépensière, il lui reste l'équivalent de 40 euros.

Tit dèje à 8h, impeccable. Service du café à la tasse, fruits frais. On ne prend pas d'omelette.

Zoizeau met de l'ordre dans sa valise. A 11h on retourne chez le tailleur chercher nos frusques. Hier, en réfléchissant, sur ma taille de chemise, il a désigné mon ventre en disant "Happy Bouddah!", ce qui signifie XXL. Zoizeau a éclaté de rire. Je me suis retenu de dire, comme Jacques Chirac à Jérusalem: "Do you want me to go back to France?". Le tailleur a renégocié nos transferts d'hôtel vers Hoï-An et Dan-Nang. C'est un vietnamien libanais à mon avis.

News: 15 touristes sont en quarantaine à Hoï-An...

Marché de rue dans le nouveau quartier, Hué (zoomez!)

10h: après un petit tour dans le quartier, que j'apprécie de plus en plus (jolies petites rues, belles maisons, boutiques, bars avec terrasse; Zoizeau achète un "haut 6"), arrêt caffe latte en terrasse ***. Le soleil est là, pour la première fois depuis une semaine. Un peu avant 11h, on est chez le tailleur. On règle 30 euros sur 70 euros pour les trajets auto à venir. Nos vêtements ne seront prêts qu'à 17h (l'atelier des petites couturières est à l'étage).

On va vers le fleuve à la recherche d'un tour en cyclo-pousse (ça rend accro). Un type balafré sur la joue propose un tour d'une heure à 2 euros par personne (ou pour deux?). En terme turfistique, on dirait qu'on a tiré un mauvais canasson.

Course avec un scooter!

Il n'y a de place que pour une personne, mais le type pose une planche en surélevé sur les accoudoirs (photo en début d'article). Niglo s'assoit sur la planche et écarte les jambes, et Zoizeau prend place devant. Fauteuil pour deux!

C'est parti! On n'a pas le droit de visiter la citadelle (interdite), alors on passe le pont sur la rivière des parfums et on fait le tour des murailles de la vieille ville dans le sens inverse des aiguilles d'une montre (on ne le sent pas), remontant d'abord une rue commerçante avec des magasins de hi-fi, de fait-tout, de guitares, d'autels à offrande (porte-bonheur pour les magasins)...

Derrière la citadelle, on zigzague longuement dans un quartier très joli avec des maisons mignonnes. On fait une halte dans un chouette endroit: beau jardin à la japonaise et boutique dans laquelle on achète 4 personnages en pierre (musiciens) pour 16 euros.

Jardin à la japonaise, Hué

On reprend notre tour des remparts, et on revient vers la rivière des parfums (le fleuve). Soudain, avant la tour du drapeau, notre pédaleur (et fumeur) oblique vers la citadelle et s'arrête devant. On se lève, pensant à une halte. Non, il enlève ma planche: le tour est fini. On est à 2km de notre point de départ.

Il est cuit ou quoi? (28° au soleil quand même à sa décharge). Il demande 800000 dongs au lieu de 200000 (ou 400000?), disant en vietnamien et avec ses doigts qu'il a pédalé 2h. "No!" s'époumone Zoizeau. Oh, oh, on dit 1h30( il est 12h28). On lui donne 600000 dongs (24 euros), et il s'en va.

"Conh har" lui dit Zoizeau en vietnamien. Courageux, on fait les 2km à pied le long du fleuve. On voir sur un parterre deux gros lézards qui se battent. On traverse un des deux grands ponts de la ville (le nouveau quartier, celui des touristes, se trouve sur l'autre berge), jusqu'au resto Hot Tuna en terrasse dans notre quartier (3/4 d'heure de marche).

 Poulet grillé en grosse tige de bambou

Et là, on se rend compte que durant cette marche, on n'a croisé (ni été doublé par) aucun vietnamien à pied. Car, comme le disait la kiné de Zoizeau, les vietnamiens ne marchent pas. Ils font tout en cyclo!

Au Hot Tuna, c'est poulet grillé, oignons, piment, riz, dans une grosse tige de bambou (comme une gouttière, photo plus haut), + 1 Tiger draft rafraîchissante. Un peu de shopping-shoppong, et retour à l'hôtel pour 15 heures. Plein les pattes. On se lave les mains, et repos. Zoizeau fait la sieste, et c'est rare.

50000 dongs = 2 euros

Vers 17h20, on est dehors. On est dans le quartier "moderne" de la ville, là où sont concentrés tous les touristes. Zoizeau, qui a marché 4 à 5km en claquettes semelles de corde today, achète des sparadraps et des masques dans une pharmacie (c'est pavlovien?).

Ensuite, on passe encore chez le taylor (is rich). Il nous demande de le noter sur Tripadvisor. Tout est prêt. La robe rouge en soie de Zoizeau, superbe (48 euros, Zoizeau dit "on aurait payé 200 euros en France" - tous les touristes disent ça, non?). Niglo avise une belle boutique en face. On prend 2 mini vases en céramique ( un avec une libellule, l'autre blanc et noir avec des personnages à chapeau conique (junior), 16 euros chacun crois-je. On y voit des tableaux superbes, l'un avec des poissons, un autre avec un paysage de rivière, rivière grise, ciel gris, des pirogues et des maisons, et surtout des arbres colorés (pourpre et orange?) qui font que, malgré le ton gris dominant, le tableau est joyeux (bon sang, j'écris çà comme pour m'en souvenir lors d'un improbable futur passage!). Sûrement cher, intransportable dans nos valises. Et, comme dit notre fille, on n'a plus de place sur les murs.

 Hué, quartier des touristes

Ensuite, on va au Danh Ganh, un bar resto à gauche du Hot Tuna, à la terrasse à l'étage. Zoizeau: curry poulet en pot. Niglo: porc, oignons et chilli en pot. Dahlat wine frais (Dahlat est une ville en altitude où les français avaient bâti des villas à l'européenne, on n'y ira pas, problème de timing). On parle avec un couple de jeunes infirmiers français qui a passé 6 mois en Thaïlande-Laos-Cambodge-Vietnam. "A Hanoï, tout ferme", ils partent pour Da-Nang demain après-midi après avoir appelé l'ambassade de France. "Cà craint", disent-ils, alors qu'on sirote le vin de Dahlat (pas cher, je craignait que ce fût une piquette). Ils ont préféré le nord de la Thaïlande et le Laos ("calme", comme on le dit). "Au Cambodge, les îles du nord, ok", mais trop de monde qui les accoste parce qu'"un blanc a de l'argent".

On rentre tôt à l'hôtel, messages avec la communauté de nos amis (expression ronflante, enfin le petit cercle des survivants et leurs enfants). Le Vilot (frère de Zoizeau) prévient: "Président Macron va faire une déclaration à la télé à 20h. Il pourrait demander à tous les français dans le monde entier de se mettre en confinement. Sinon, ils seront persona non grata à leur retour en France". Ouah, on a entendu le Vilot plus rigolo! 

Ah, à Saïgon, tout serait fermé. Donc bye, bye la croisière sur le Mékong, ultime coquetterie de vieux bobos en goguette. On est prévenus!

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