Point sur le voyage: on a commencé au Nord (Hanoï), on est au centre ( Hué, Hoï An, bientôt Da Nang), on va vers le sud: Saïgon (ou Ho Chi Minh City) et le détroit du Mékong: plus de 1500 km quand même, non organisé.

6633 cas en France (338 décès), dit Sophie Lapix. A 3h45 du matin, Zoizeau lance son point nocturne; "Président Macron demande le retour des français dans notre belle patrie. L'ambassade de France dit qu'il y avait un passager positif au Covid19 dans un vol ayant le même n° qur le nôtre, mais ayant atterri le mardi 10. Nous, c'est le 8. On décide lors d'un colloque exceptionnel nu-pieds de partir vers Hoï An comme prévu, mais d'annuler nos réservations à l'Hôtel de Saïgon (Ho Chi Minh City), sachant que la croisière est déjà au fond du Mékong. On pense se rapprocher de Da Nang et son aéroport, et nous rendre à une agence de Vietnam Airlines.

Nous voici au 10ème jour du voyage, à la moitié donc (dong?), et la marée nous a rejoints comme on le pressentait. Il va y avoir du soleil à Hué. On va petit-déjeuner, que diable!

Flash info: lundi matin, le super U de keredern à Brest était pris d'assaut!

On a pris un tit dèje roboratif avec une omelette au cas z'ou, à l'instar des français dans l'hexagone.

A 10h, le chauffeur passe nous prendre devant l'hôtel. (Ps; la gorge de Zoizeau est mieux). Le chauffeur est déjà dans sa Toyota Fortuner. Zoizeau se demande si c'est le chauffeur demandé initialement par l'hôtel, ou celui du tailleur après palabres (choix du Niglo). Il s'appelle Ti et a 36 ans. Il donne 55 ans à Niglo, il mérité déjà un pourliche.

Lagune entre Hué et le col des nuages

Direction Hoï An, 180 km. Arrêt près d'un lac...

Le col des nuages

Col des nuages!

Puis au col des nuages, où ça avait bardé en 1972 entre les les Vietcongs et les soldats US, B-52 dans le ciel. Brume au col, 2 bracelets pour Zoizeau, dont un en corne de buffalo. On descend sur Da Nang, 1 300000 habitants, des hôtels de luxe, une plage interminable, quelques touristes dans l'eau. Architecture et constructions anarchiques (on y reviendra). Le chauffeur nous arrête à la montagne de marbre. On monte 50 mètres en ascenseur vers une pagode. Sans intérêt. En bas, des statues en marbre partout, de gros bouddhas. On a l'impression de perdre la main sur le voyage.

Hoï An, cité des lanternes

Donc, 180 km entre Hué et Hoï An, et 25 km entre Da Nang et Hoï An. Avant Hoï An, soudain une belle campagne (après Hué, c'était bien aussi, toute cette vie au bord de la route, des maisons collées les unes contre les autres, petites boutiques à deux balles).

13h30: le chauffeur nous demande 40 euros (en euros). C'est donc bien le chauffeur du tailleur. On lui laisse 10 euros en prime. Il fait un peu la tronche parce que le billet est déchiré très légèrement. Zoizeau lui fait comprendre que ce n'est rien. L'hôtel est situé à 30 mètres à l'écart de la rue, on y accède par de petites ruelles. Piscine!. Le réceptionniste s'appelle Vincent, on a la chambre 101. On pose les valises, on lui explique qu'on doit appeler Vietnam Airlines pour leur dire qu'on écourte notre voyage. Chambre au rez-de-chaussée, pas très grande mais clim' douce. On retourne voir Vincent qui nous met en communication avec Vietnam Airlines. Niglo essaie de leur expliquer la situation, mais ils n'ont pas notre code. Et pour cause, Zoizeau est passée par Go Asia pour le vol intérieur 'Da Nang- Saïgon) et le vol retour par Opodo (Saïgon-Hanoï-Paris). Vous n'êtes pas obligés de suivre! Niglo raccroche.

Hoï Han, splendeur du Vietnam

 Niglo a sa chemise en lin achetée chez le tailleur (1 des 5). Allez, on va en ville quand même!

14h30: on prend une bière et un hot-dog au Valhalla pour se requinquer. Il fait beau et cheau comme en été. Il y a des touristes. Des inconscients comme nous? Vincent nous a montré le plan jusqu'au pont japonais (1583). La vieille ville serait-elle ouverte aux touristes, contrairement à ce qu'on entend partout? Non...

Plus on descend vers la rivière, plus les rues ont du cachet, avec des lanternes suspendues.

Mais oui! on arrive à la rivière. Un enchantement. Bordée de maisons à un étage. Quel charme. Des pirogues avec des lanternes. On reste dans le quartier, on trouve le pont japonais (couvert), et la rue derrière, où on achète une lanterne (qu'on jettera à notre retour, le bois étant mangé par les vers).

Et là, on croise le monsieur de Tam Coc qui ressemblait au présentateur des "trains pas comme les autres", et sa femme. Ils vont rentrer, c'est prévu. Par le portable, il nous confirme que notre vol du 27 tient toujours bon. "Appeler l'Ambassade de France? Ils sont débordés, ils ne répondent pas. Confirmation de la décision des Fratellis: on continue le voyage, on prendra le vol du sud vers Saïgon (Da Nang -> Saïgon).

La rivière à Hoï An, mérite tout le voyage

Avant le pont, un type en vert (un leprechaun irlandais) avec un panneau nous annonce que c'est la Saint-Patrick au Shamrock Pub au bord de la rivière. On y va. La Guinness is too expensive. On y mange. Salade mango greeen, apple et brochette de crevettes pour le Niglo, et fish and chips pour Zoizeau (qui ne finit pas). Niglo est en partenariat avec "comme j'aime" (et ne perdra pas un gramme du voyage).

Hoï-An, près du pont japonais

Vers 19h, il fait nuit, le quartier du fleuve est illuminé et c'est beau. L'hôtel est à 20mn. On rentre. On tire les rideaux, on met TV5 Monde, on envoie nos messages aux enfants.

s

Leprechaun in Hoï An (Sting)

Ps: quand on est arrivé sur le fleuve, un touriste de 65 ans (avec sa femme) nous a dit: "Mettez vos masques! Ici les touristes ne mettent pas de masque et ça fait peur aux Vietnamiens. Ils vont fermer." D'accord tous les deux avec lui. On a besoin d'un message clair, même si on se lave les mains 15 fois par jour.

N'empêche, quel bonheur de savoir qu'on reste un peu dans ce pays magique. La France est sous un couvercle, c'est ainsi. Il faut des attestations pour indiquer que les déplacements sont justifiés, sinon c'est la prune. Aussi bien, demain, Hoï An sera fermé (le vieux quartier). Mais on ira à Vietnam Airlines faire confirmer nos vols (on espère même que le détroit du Mékong nous fera un clin d'oeil, on est dingues)

Sunset on the river (photo de Zoizeau)

Il y a un film avec Lino Ventura à la télé. Il est harcelé par des types tout le film. Sûr qu'il va mourir (dans un parking souterrain ou dans la rue le soir à Barcelone). Niglo est persuadé d'avoir déjà vu le film.

Le truc, aujourd'hui, c'est qu'on a un moment perdu l'insouciance qui fait notre force lorsqu'on est en confiance. Le fait de penser notre retour proche nous a fichu le blues. Hoï An nous a reboostés. Pourquoi rentrer en France plus tôt nous calfeutrer? Ici, on fait attention: lavage de mains, masque.

Demain sera un autre jour. On a l'intention de redescendre tôt à la rivière. C'est tellement beau. Les maisons à un étage, avec les couleurs jaune et bleu. Pas de circulation dans certaines rues, les vietnamiens "fair and gentle".

21h50: Lino n'est pas encore mort (il ne mourra pas). Il a un costard nul (cravate et chemise bleue), il file quelques bourre-pifs.

"Quelle époque, quelle époque épique"(Yolaine De la Bigne, France info ans les années 1990)

vietnamtour2020.ek.la

Hoï An: le pont japonais

Réveil vers 6h30. Covid19: 7730 cas en France, 50 au Vietnam. Zoizeau porte une tunique rouge achetée la veille. Ah, j'oubliais, dit Niglo: hier, deux femmes avec palanquin nous ont proposé des photos. Ok, on a fait clic, clac. Zoizeau a voulu leur donner 50000 dongs (2 euros). Niglo a trouvé la couleur du billet bizarre (la femme avait encore le billet coincé entre sa main et la planche du palanquin) et a demandé à le voir. C'était un billet de 500000 dongs (20 euros). Chère, la photo. On a changé avec un billet de 50000 dongs.

A 9H, les Fratellis sont déjà au bord de la rivière. Il n'y a presque personne. Le capitaine d'une barque propose un tour d'une heure sur la rivière, pour 450000 dongs (18 euros). C'est oui! Superbes, les rives, les petites maisons, embarcadères de fortune. 

Zoizeau se prend une nouvelle paire de sandales en semelle de corde, marchandée 15 euros au lieu de 19 (c'est rare qu'on marchande). On a vu avec Vietnamese Airlines (à un bureau): nos vols ont l'air (sans jeu de mots) confirmés. On redemandera à l'aéroport de Da Nang.

Balade sur la rivière, Hoï An

Ouh, la balade en bateau, c'était un cadeau, tant on était bien. Après une halte devant la rivière, on traîne dans les petites rues, masque bleu sur le visage. Paire de boucles d'oreille en argent en forme de chapeau conique pour Zoizeau (22 euros, Niglo est romantique: il vient juste de changer 200 euros en dongs).

Hoï An, le vieux marché

Il fait 30°, les ruelles sont calmes et les touristes surtout anglo-saxons. On n'entend plus parler français. A midi, on s'assoit à la terrasse du Hoi Han Quan (on sera les seuls clients). Menu du midi à 8 euros pour deux, boisson comprise. Cuisine raffinée, rouleau de printemps "nem lui hué" et rose blanche ("white rose dumpling") en photo plus bas. Des raviolis à base de farine de riz, fourrés à la poudre de crevettes. Tout à fait ce qui nous convient.

Nem Lui Hué, et "white rose dumpling"

On remonte à pied vers l'hôtel trouver un peu de fraîcheur. Niglo montre à Zoizeau un petit rat qui longe le mur devant, et en aperçoit un autre poursuivi par trois chiens.

Petite sieste-internet-guide du routard sur le lit. Zoizeau cherche un resto pour le soir. Le resto ce midi se trouvait dans une belle vieille maison, avec bassin de carpes coï. Près des toilettes, il y avait un lavabo à l'air libre et, à côté, des serviettes jaunes et blanches roulées impeccablement dans un panier. Une parcarte invitait à les utiliser et à les jeter dans un trou après usage. La classe (à Daoulas).

Le resto pourrait être le Fé (5 étoiles sur le net, pas moins). Vers 16h, on redescend vers la rivière, sans doute pour la dernière fois. Peu de touristes. Zoizeau a vraiment mal à son HV (hallux-valgus). On s'assoit pour boire un coup au Tiger Tiger Caphé juste après le pont. "Don't be a pussy, be a tiger" dit leur slogan. Après coup, on comprend qu'ils nous ont chouffardés de 3 euros.

Le resto "Fé", niché dans une ruelle

On part au Fé, qu'on a un peu de mal à trouver malgré Maps me. Au fond du resto, une mare à carpes coï et une ouverture dans le toit. 10 à 12 clients. 1 appetizer: crevettes dans une mini-barquette "crispy", puis boeuf pour Zoizeau, et poulet du Nord avec herbes et poivre pour le Niglo ("comme j'aime"). Ce n'est pas l'exaltation attendue (ce midi, c'était plus fin), on règle 56 euros (quand même) et on rentre à l'hôtel vers 20h.

On pense à notre avion de retour. Dans les agences de Vietnam Airlines on n'a rien appris. La France est en quarantaine pour 14 jours.

Ps: dans le resto Fé, ras-le-bol du jazz de fin de soirée. Musique chic? Piano désabusé. Non, merci.

21h20: télé TV5 Monde, internet, journal du voyage. "Cristina Cordula a quitté la France". Il ne faut pas croire qu'on prend tout à la dérision. On ne sait pas trop comment on va rentrer. Aussi bien via Amsterdam ou London. On espère plus tôt que le 26 mars, à moins que les vols soient confirmés.

Aujourd'hui, c'était le ballet des cyclos en ville, familles vietnamiennes et leurs enfants, mignons. Les vietnamiens ont la télé allumée chez eux, la porte ouverte et les claquettes laissées en désordre sur le palier. Les viets ne marchent pas, c'est confirmé.

Zoizeau reçoit un message de Flo, sa copine de boulot. Sans internet, comment aurions-nous fait? On aurait voyagé à l'aveugle. On vous a dit qu'on n'entend plus parler français à Hoï An? Demain, on fait le pari qu'à midi le tailleur de Hué ("my friend") mettra une voiture gratis à notre disposition pour Da Nang (on a une note à lui donner sur Trip advisor, alors il a intérêt de tout faire bien).

22h, just before dodo. Le groupe Eiffel passe à TV5 Monde. Tiens, ils chantent en anglais surtout. Le chanteur a un petit air de Gary Glitter jeune (et non pédophile).

vietnamtour2020.ek.la

Grande plage de sable fin, Da Nang

Réveil à Hoï An: 6h15. "Vietnam Airlines suspend ses vols vers la France". Mais d'un autre côté la croisière sur le Mékong est confirmée (?!), quoique modifiée. Et, le 27 mars, il y a un vol Air France qui part de Saïgon.

En France, cher pays de mon enfance, 9130 contaminations, 264 décès, dont 89 en 24h. Un professeur du conseil scientifique: "Qui aurait imaginé il y a 15 jours que nous en serions là aujourd'hui?".

Les ananas sont très bons au Vietnam. On se projette sur Da Nang où notre hôtel a l'air chouette, à 5mn de la grande plage. On a décidé de rester à l'hôtel ce matin. Zoizeau porte ses boucles d'oreille chapeau conique et a ses cheveux ramassés (c'est un jour sur deux). On commence notre 12ème jour au Vietnam. Croisière toujours prévue sur le Mékong du 23 au 25 mars.

11h: on règle la note. On a hâte de bouger. "On préfère être dans l'action" (Zoizeau dixit). 11h50: on sort avec nos valises à roulettes. Il fait chaud. A côté de nous, il y a un mainate dans une petite cage sur le trottoir. Le chauffeur du tailleur viendra-t-il? 12h03: mais oui! Allez, embarquement pour Da Nang! (1/2 heure). On connaît la route!

Pêche au filet sur la plage, Da Nang

Arrivée à l'hôtel John boutique. Sacrebleu, ils ferment! Mais ils nous proposent un autre hôtel à 300m. Ils paient un taxi, on n'a même pas le temps d'avaler le jus de fruits de bienvenue. Joli avec 4 étages et rooftop avec piscine. Façade végétalisée, des arbres entre les balcons. L'hôtel se trouve en deuxième rideau derrière le front de mer et les hôtels buildings qui poussent de façon totalement anarchique.

Méduses au menu, Da Nang

Zoizeau a envie de se baigner. On part donc vers la plage, longue de 10km au moins. Les abords de la plage ne sont pas très propres, mais la plage, elle, si. Sable très fin comme au Vougot (Finistère-nord). Des rouleaux. Du kite-surf et des vietnamiens(-nnes) qui pêchent au filet du rivage (ils ramèneront du menu fretin et des méduses grosses comme des coussins, assez lourdes). Plof! Zoizeau a trouvé l'eau parfaite: 25°.

Alors, la pêche a été bonne? Da Nang

En rentrant, on trouve le resto pour le soir (il y a peu de restos dans le coin. En l'absence des chinois, russes et coréens, Da Nang est comme hors-saison).

16h: 30 mn avec notre fille sur Hangouts. Quel bon moment! Elle nous fait rire. On apprend que notre fils aîné (le banjo man) apprécie de rester un peu confiné chez lui.

Notre chambre d'hôtel est nickel. 17h: Zoizeau est en train de réserver un vol Saïgon (HCM City) - Paris par Air France le vendredi 27 à 9h10! (900 euros: "C'est comme çà, je ne vais pas restée coincée ici", dit-elle).

Petite pêche, menu fretin (Da Nang)

18h: on est parti à pied vers le front de mer. Il ne longe pas la mer, il y a un no man's land entre le large boulevard et la plage. Les trottoirs sont assez inutilisables au pied des tours en construction. En plus, les vietnamiens ne marchent pas. Si bien qu'on aperçoit deux rats qui filent devant nous, puis un autre - mort - sur le trottoir (et qui s'ennuie, comme...).

Da Nang beach

Arrivée au resto de fruits de mer (le GIA), tout éclairé avec des aquariums géants: poissons (dont des roussettes), crabes, coquillages de toutes sortes.

On choisit 6 gambas ("shrimps") chacun, avec du riz et deux sauces relevées. On les mange avec les doigts, sans vin (trop cher). Trop de personnel autour de nous. Le resto est tout éclairé, complètement ouvert (pas de moustique). On ne reviendra pas demain manger du crabe. Le patron, avec sa chemise à carreaux, a vraiment un faciès pas tibulaire*, mais presque (* Michel Colucci dixit). Le serveur en chef, ça allait. On a payé 20 euros, c'est ok.

On rentre à l'hôtel, la chambre est l'une des plus belles depuis le début. On était dans un resto, à peine 10 clients, alors que 200 personnes peuvent s'y attabler. Niglo imagine tous les chinois et les russes se bâfrant de fruits de mer. Berk. Retrouvons les petites terrasses et la fine cuisine du pays!

Donc, si tout va bien (pas d'explosion du Covid19 dans le pays, auquel cas le gouvernement fermerait tout ici), on a un avion quasi certain (merci Zoizeau!) pour le retour en France, et une croisière de luxe sur le Mékong, pour l'instant maintenue.

Le perroquet de l'hôtel à Da Nang

On fait profil bas. En France, çà ne rigole pas, alors moins on pense à nous, mieux c'est. Les kids savent qu'on va bien. Zoizeau sait qu'à son retour, l'employeur la mettra direct en arrêt de travail (antécédent AVC). Quant à Niglo, il n'y pense pas encore. Demain, on monte à Ba Na Hills, temple du kitsch paraît-il, à 40 km de Da Nang et... 1400 mètres d'altitude! Plus de 5km de téléphérique!

vietnamtour2020.ek.la

13ème jour au Vietnam. Réveil à 7h30 après une bonne nuit. Niglo rêve en vietnamien à présent. 60 cas de Covid dans le Finistère. On va partir dans les collines. On aurait pu visiter le centre-ville de Da Nang (ici on est près de la grande plage, mais excentrés), mais on a eu confirmation que le site de "Sun world", attraction étonnante dans un pays comme le Vietnam (communiste), était ouvert ce jour.

A 10h, le taxi arrive devant l'hôtel. On traverse la ville, beaucoup de gratte-ciels au centre-ville, et trois ponts sur la rivière, dont un qui dessine un grand dragon jaune (vous n'aurez pas des photos de tout dans ce blog, on voyage et on regarde, parfois on prend des photos avec notre portable, l'appareil photos officiel ayant rendu l'âme après 8 photos...). Da Nang, c'est fichtrement grand, des scooters partout et toujours personne qui marche.

 Sun World! L'improbable parc d'attractions

1/2h de route seulement pour Ba Na Hills, d'habitude temple du tourisme, et là, dix voitures sur le parking! 50 euros pour deux. Une escadrille de nacelles de téléphérique part à l'assaut des montagnes au-dessus de la jungle. Incroyable! On traverse brume et nuages, on monte, on monte à plus de 1400 mètres, et soudain on aperçoit le fameux pont d'or soutenu par les deux mains, et un château derrière.

Dans les années 1920, les Français, voulant fuir la chaleur de l'été indochinois, avaient fondé une station dans ces collines. Aujourd'hui, c'est un croisement spectaculaire entre Disneyland, Sintra et le Haut-Koenigsburg. Pas mal de boutiques fermées (il n'y a presque pas de touristes). Le pont d'or est chouette, presque pour nous seuls.

 Up to the Ba Na Hills!

600 mètres encore de nacelle pour atteindre le ... village français! Reconstitution de la France vue par les asiatiques. Il y a encore un sapin de Noël de 10 mètres de haut décoré, des façades à la montmartroise, une petite soeur de Notre-Dame de Paris où l'on doit célébrer des mariages kitschs.

On mange une "cobb salad" avec un petit peu de bleu d'Auvergne (!), assez chère vu toute la laitue au fond le l'assiette. Donnez-nous un menu de chez Louan à Tam-Coc!

 L'élégant Pont d'Or. Chouette, non?

On ne reste pas plus longtemps, et on redescend par "la gare d'Indochine" (en français dans le texte) jusqu'à la vallée. Le retour en téléphérique est aussi impressionnant. Le site en bas, grand ensemble incluant des restaurants et des jardins, est fermé. On appelle notre taxi via Whatsapp. Fastoche! (c'est Zoizeau qui se charge du volet technique).

Retour à l'hôtel (2 euros de pourboire au chauffeur qui nous a donné de l'eau. il est content). Il n'est pas 16h: Zoizeau retourne à la plage. Elle se baigne moins qu'hier. Pas de pêcheurs sur la plage. Niglo remarque des crabes blancs qui font des trous dans le sable et se déplacent très vite, laissant de petites traces sur le sable. 25°?

17h: Zoizeau s'est douchée et fait un point internet. Elle dit: "ton frangin a chopé le coronavirus". Elle vient de lire le message du Vilot (son frère à elle). Moi, je pensais qu'il s'agissait de mon frère (Niglo's brother). Fatigue, efferalgan, confinement absolu pour le Vilot. On n'est pas inquiets, il est solide.

Zoizeau prévient notre fille. On essaie d'annuler un vol Vietnam Airlines qui avait été décalé et notre train du 27 en France (vous ne suivez plus, Niglo non plus). D'ailleurs, il n'y a plus l'air d'y avoir de train le 27 mars en France. Question: comment rentrerons-nous chez nous, quoi hein?

Euh. C'est Sun World. Alors, une 4 chevaux ici, quoi d'étonnant? (à chaque voyage, Niglo prend une photo de voiture à son frère, le comte du Corréjou. La voici)

On a réservé une table au resto d'un hôtel à 100m du nôtre, au coin de la rue. La serveuse préférait qu'on choisisse le menu, "le chef étant seul ce soir". Niglo a fait le tour du quartier (il adore ça): pas de resto correct, et aucune envie d'aller au supermarché du fruit de mer comme hier. La terrasse a l'air sympa. On vous en dira plus tout à l'heure.

Le quartier en retrait du front de mer est bizarre. Quelques belles villas, d'autres moches, une grande école chrétienne, des bouts de terrain vague où sont parfois cultivés des légumes. Des vietnamiens (-iennes) jouent au badminton sur le trottoir (déjà vu). De grands bars à bières sont endormis, orphelins de la myriade de chinois et coréens qui déboulent d'habitude.

 Les Ba Na Hills, au-delà de la jungle et de la brume

On a eu de la chance de voir Ba Na Hills en toute confidentialité. Niglo n'aurait jamais pensé qu'un tel parc puisse exister au Vietnam, qui plus est au milieu de nulle part. Le pont d'or est connu dans l'Asie entière, paraît-il.

18h (alerte): notre fiston Arthur pense qu'il a le coronavirus aussi: petite toux, fièvre, mais ça va. Et il travaille quand même (télétravail). Zoizeau dit à Niglo: "il est comme toi, il attrape toujours quelque chose". Et bim, un grand classique!

Bref, on ne parle plus beaucoup du voyage, mais de tout ce qui se dérègle autour de nous. On l'avait envisagé.

18h30. Arrivée au resto de l'hôtel à 100m au carrefour (menu déjà réservé, vous savez). On nous propose indoor ou outside. On dit outside (Zoizeau vapote, alors c'est outside. Niglo préfère aussi). La serveuse nous parle des moustiques, nous prête un pschitt-pschitt. Pour une fois, on s'est un peu sulfaté les mains (et les pieds pour Zoizeau). On ne sera pas piqués. N'empêche, les moustiques, c'était un ennemi assez craint (on avait acheté des pulvérisateurs puissants avec un liquide poisseux), et finalement il aura peu sévi.

La serveuse avait compris à moitié. Si bien qu'au lieu de "6 crevettes tigre au satay" et "porc au caramel with brocolis" pour chacun, c'est porc pour le Niglo et crevettes pour Zoizeau. Euh, les brocolis, c'est vraiment un légume qui mérite la relégation en deuxième division. On est seuls au resto, c'est moyen. Tristouss.

 L'hôtel à Da Nang, et son mur végétal

Alors on rentre dare-dare au bistro de notre hôtel (le salon au rez-de-chaussée avec un mignon caniche nain tout marron). On commande une assiettes de noodles (salées!) avec de tous petits morceaux de boeuf et un verre de vin rouge australien, près d'un piano.

Service long, mais on nous offre de l'ananas en dessert (le meilleur fruit au Vietnam).

19h45, on est sur le lit, sans télé (aucune chaîne potable, la TV est destinée aux touristes chinois et russkoffs). Notre fille (dite la carotte malfaisante) a réussi à annuler notre ticket de train en France le 27 mars. Bien joué! Et nous propose un train le 28 mars à 9h40 de Paris à chez nous. Réservé! Niglo réserve à son tour un hôtel le 27 mars à Paris près de la gare Montparnasse (105 euros). On va y arriver!

Il va être l'heure du marchand de sable. Demain, vol Da Nang-Saïgon, troisième et dernière partie du Vietnam tour: le nord, le centre, et à présent: le sud!

Ps: le matin, sur le pont doré, passaient des bluettes en français des années 60, un tantinet romantico-kitsch (Hervé Vilard et consorts). Et soudain Mike Brant, "Qui saura". On a chantonné sur le pont, ex-fans des seventies que nous sommes.

Zoizeau: "Une bonne chambre, c'est important". C'est vrai, la chambre est tellement bien.

vietmamtour2020.ek.la

Oasis dans le hall de l'aérogare, Da Nang

Da Nang. Niglo ouvre un oeil à 7h45. Zoizeau est déjà en train de réserver la croisière sur le Mékong, finalement maintenue (on nous proposait en dollars: 745 je crois, chauffeur aller-retour inclus). Crac, on casse la tirelire, au retour on va manger des pâtes jusqu'à la fête des mères!

Après le tit dèje, près du bassin aux carpes coï, on règle directement nos frais d'hôtel. Le taxi est prévu à 10h30 pour Dan Nang airport. Et le vol à 13h (on est toujours un peu - beaucoup - en avance). Zoizeau avait oublié quelques vêtements dans la penderie (uh, uh), la réceptionniste les apporte devant le taxi. Elle nous dit des mots gentils, notamment qu'elle avait été contente de nous voir hier soir dans le hall de l'hôtel. Elle nous offre du café (c'était prévu).

A L'aéroport (20 grosses mn de route seulement), on réussit à faire annuler un vol Saïgon - Hanoï qui restait enregistré. Il fait bien 33° dehors. On change 300 euros en dongs. Ils nous donnent les dongs sur la base de 340 euros. Aurait-on gagné au change? A-t-on mal compté nos euros? Grisée par l'argent, Zoizeau s'offre une robe avec des motifs fougères pour 17 euros. Pause au Heineken Kitchen. 12h20: appel du vol pour Saïgon!

Le vieux marché, Saïgon (Ho Chi Minh Ville)

L'avion est plein. Pas mal de touristes anglo-saxons. Niglo dort un peu. Zoizeau dit que, elle, a volé "avec dignité". Niglo aurait-il ronflé plus fort que les moteurs de l'avion? Hautement improbable, surtout en altitude.

Atterrissage rapide à Saïgon, taxi (9 euros - à présent on prend le taxi comme on se lave les mains), et hop, on est à l'hôtel Papaye. Bien placé, petite entrée, paiement direct et accueil moyen. Ps: le chauffeur du taxi a vaporisé du pschitt sur nos valises et nos mains. Un peu pénible. La chambre est moins bien que celle d'hier (trop belle), mais il y a des arbres devant la fenêtre, il n'y a pas de circulation en contre-bas (la rue est bouchée à cause du creusement d'une grande tranchée de métro), et la salle de bain est assez grande. Et on a TV5 Monde + une clim' douce. Donc, ok.

On se promène autour du vieux marché (à 100m), et vers 17h on fait une halte sur la terrasse de l'Usine, à l'étage, en face du chantier imposant d'une nouvelle ligne de métro (ou tramway?): toasts et verre de blanc d'Afrique du Sud. Bon moment. Au-delà des travaux, on voit le Saïgon Center, où l'on ira peut-être demain. Au rez-de-chaussée de l'Usine, une boutique bobo avec un Monopoly "Hanoï" ou "Saïgon" à 40 euros, décor début du XXème siècle. Niglo n'achète pas (il est des fois comme çà. Cà lui plaît, l'occasion est trop belle et il se dit qu'il reviendra. Ce qu'il fait parfois).

On finit le tour du pâté de maisons. Malgré les palissades masquant le grand chantier, de belles perspectives dans le quartier (bijouteries, traiteurs asiatiques, pizzérias), et surtout en face sur la grand' rue un resto BBQ avec terrasse et jardin où, inévitablement, comme une pièce de monnaie roule toujours sous le canapé, les Fratellis se retrouvent tôt fait attablés, comme par magie.

Le Saïgon Center (au 1er plan, gros chantier du métro, il y a un drapeau japonais sur le chantier, signe qu'ils ont eu le contrat)

 Attention, ils ne font pas "la totale". Juste 3 brochettes chacun (poulpe, pork et poulet), le bbq chauffé en milieu de table, avec un vin blanc frais australien. C'est un très bon (le squid au satay!), et personnel jeune très gentil: un fille style moucheron et un garçon qui ressemble à Christophe, le fils du Vilot. On paie joyeusement 40 euros et c'est bien pour un premier soir à Saïgon.

On va dormir tôt (on a fait une sacrée distance dans le pays, même si au final on n'a pas fait grand'chose aujourd'hui). Sur TV5 Monde, passe un invité noir dans l'émission de Ruquier sur l'éloquence ("les dalleux" et leurs échecs avec les filles), il est brillant.

Dis donc, Zoizeau dort, c'est super-rare à cette heure (21h). Niglo va aussi éteindre les feux. Il a un petit mal de gorge débarqué de nulle part (mais il y a beaucoup de clim' partout).

Suite des aventures demain. A Saïgon, les vietnamiens marchent un peu sur les trottoirs. C'est une ville plus moderne et moins attachante qu'Hanoï (on n'a pas tout vu ici, c'est vrai). Il a disparu depuis des lustres (et des lanternes), le temps de l'Indochine.

Niglo fait de beaux rêves.

vietnamtour2020.ek.la