On m'appelle Niglo. Un jour j'ai compris que j'allais fêter mes 60 ans au Vietnam. J'ai des cheveux gris blanc un peu longs, et une clairière à l'arrière du crâne que j'appelle ma "piste pour hélicoptères", et que je ne vois pas quand je me regarde dans la glace, dieu merci. Si j'étais un merle, ma Merlette s'appellerait Zoizeau. On ne se connaît pas depuis un demi-siècle, mais presque. Il y a trois ans, elle a fait un AVC, qu'elle a complété en saison deux par une fracture du col du fémur. Elle vapote, ça l'a sauvée de la clope. C'est Zoizeau qui a imaginé ce voyage au Vietnam. Du nord au sud, allez! Et tous seuls, à notre âge on ne supporte plus les voyages organisés. Elle a réservé tous les hôtels (sur booking) avec une moyenne de 50-60 euros la nuit, pour les transports on se débrouillera, après tout, c'est des vacances.

Le Vietnam. Dans ma tête, le napalm, la chute de Saïgon en 1975 (et une belle chanson d'Elliott Murphy), Dien Bien Phu, les Vietcongs et les pièges dans les rizières. Marguerite Duras (j'ai pas lu l'Amant). J'ai pas vu "Apocalypse now", ni "Platoon". J'ai toujours trouvé le Vietnam trop moche, avec  ces massacres de villageois et tous ces malheurs qui leur tombaient sur la caboche, depuis que je suis né jusqu'à la fin de ma scolarité. Après, j'ai confondu avec le Cambodge). Des moustiques, sûrement. Un pays communiste: ont-ils seulement des boutiques et des bars accueillants? Et pour les transports, c'est comment?

"Ils ont de belles plages", a dit Zoizeau qui sait bien que j'aime pas l'eau.

Alors, le 6 mars 2020, alors que le coronavirus commençait à envahir les journaux télé (et les EHPAD, on ne savait pas), on est arrivé à Paris avec nos deux valises, la veille du départ. Tout semblait normal (et pourtant). Dans un resto en face de la gare du Nord, Zoizeau a mangé un Kebab de bobo et moi une "assiette de Jérusalem" avec houmous. C'est un détail, mais vous allez voir que ça va pas mal parler du contenu des assiettes dans le journal de bord que j'ai décidé de tenir. En rentrant à l'hôtel, j'ai ramassé le Figaro dans le hall (pour être de droite pour un soir). A la télé, il y avait OM-Amiens. Amiens a égalisé 2-2 à la dernière seconde. "Ceux-là se battent bien pour ne pas descendre", me suis-je dit.

Demain Hanoï! J'imagine une ville grise sous un ciel gris, 10° (c'est la moyenne en cette saison), et des vietnamiens et vietnamiennes qui grouillent partout. Il paraît que c'est impossible de traverser une rue tant le flot des scooters, mobylettes, autos et camionnettes est puissant, comme le lourd Manzanares roulant de grosses eaux... Flippant.

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On a quitté Charles de Gaulle à 14h. Dans l'avion de Vietnam Arlines, j'ai vu "Jojo Rabbit" et "Last Exit" (un film catastrophe rigolo coréen) tandis qu'on survolait l'Himalaya ou peu s'en faut. A 6h30 on arrivait à l'aéroport d'Hanoï (0h30 en France), bien au nord de la ville.

Les tracasseries douanières, pas trop longues pour un pays communiste (préjugé, ben oui). Zoizeau connaissait le n° du bus qui conduit direct au centre-ville, et même l'arrêt du bus. Il faut que je vous dise que depuis ses soucis de santé et un hallux-valgus extraverti, elle marche moins bien que dans ses vertes années. Alors, j'ai un peu imposé le taxi. 5 billets de 100000 dongs, soit 20 euros pour 33 km. Parfait.

La campagne était grise au petit jour et le paysage de banlieue assez quelconque. Seuls quelques palmiers exubérants nous rappelaient qu'on était proches des tropiques. Le taxi a trouvé notre petit hôtel rue Au Trieu, dans le vieux quartier, proche de la cathédrale Saint-Pierre, vestige bien planté de notre passé colonial. La rue Au Trieu, étroite, fait un coude, comme pour se protéger du bruit de la grande avenue.

Malgré l'heure matinale, on a pu gagner notre chambre. Grande chambre, deux lits, fenêtre donnant sur un mur. Salle de bain vieillotte. J'ai écrasé un moustique sur un mur, et j'ai fait une sieste d'une heure. Pas Zoizeau.

Midi. Balade dans le quartier de la cathédrale (brune et belle). La place est  mignonne avec ses arbres anciens. Dans le vieux quartier, de gros arbres prennent leurs aises sur les trottoirs.  On prend un rendez-vous avec Toung le cyclopousseur à 10 heures demain devant la cathédrale. Check! Celui-là a flairé les touristes. Marche vers le lac Hoan Kiem, le temple Ngoc Son sur une île, et son pont rouge. Zoizeau achète des claquettes en corde dans une rue où on ne vendait que des godasses.

14h: arrêt Hanoï Beer à la terrasse d'un bar devant un grand carrefour. Spectacle garanti: mobylettes, cyclos-pousse, beaucoup de jeunes.

Rue Au Trieu, devant la cathédrale

Cette ville commence à me plaire. On achète des bricoles sympas dans des boutiques de céramique avant de retourner faire une sieste à l'hôtel, jet-lag oblige. Le petit orteil de Zoizeau est déjà HS et a pris la forme d'un fer à repasser miniature.

Cathédrale Saint-Pierre

A 17h quand on ressort, il fait soleil et 29°! Mon vieil appareil Nikkon rend l'âme après 8 photos. Bravo. L'accès à la cathédrale est interdite aux non-pratiquants, because le coronavirus (ou Covid19 c'est l'autre nom qu'on entend). Hé, il ne va pas nous suivre ici le coronavirus. D'accord, la Chine n'est pas loin, mais la frontière du Vietnam est im-per-mé-able.

De la terrasse du Vivienne bar, on regarde deux joueurs de foot qui font le spectacle sur la place avec une sorte de volant de badmington. La classe!

Le grand carrefour, à l'ouest du lac

Dans une boutique vintage, comme il y en a beaucoup, qui vendent des copies d'affiches de l'époque des Viet-minhs (les nord-vietnamiens communistes qui délogèrent les américains venus prêter main-forte - c'est un euphémisme - au Sud-Vietnam dans les années 60), un vieil homme élégant derrière son comptoir, "catholique", nous dit qu'il a assisté à une messe à Notre-Dame de Paris en 2010 (je l'ai revu le lendemain: il habite au-dessus de sa boutique, près du caphé Cong).

18h: on a faim. On suit le guide (du routard?). C'est un resto qui appartient à un français, Michel Cornou, célébrité de la ville apparemment. Le décor est un peu délabré (peinture usée, poussière). Les nems de canard en entrée sont sans relief (12/20 grâce à la fraîcheur de la menthe). Ensuite, la trilogie Satay: brochettes de crevettes, poulet et agneau (allez, 15/20). Un verre de vin français, pas donné. Des touristes partout, en groupe souvent, trop de Français, on se croirait chez Flunch. Fuyons.

A 20h on est de retour à l'hôtel. Zoizeau a pris un rendez-vous "nails" (peinturlure des doigts de pied) à 9h30 demain matin à 20 mètres de l'hôtel. On a acheté 4 crabes dormeurs en céramique dans une boutique. "Chez nous, on les appelle des sleepers", ai-je dit à la vendeuse incrédule. Au lit on regarde les messages sur nos portables. On est au XXIème siècle, que diable! 

Hou, on manque de sommeil.

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Hanoï, vieux quartier

Réveil 6h20. "Coronavirus au Vietnam. Touristes en quarantaine" annonce Zoizeau dans son journal du matin. On prévoit 33° à Hanoï. Deux heures plus tard on prend le petit dèje en mi sous-sol éclairé. Café, mangue (bonne!) et pastèque, pain de mie et confiture turque (fraise et cerise, assez liquide).

A 9h30, on est dehors, Zoizeau se fait les nails en bleu (6,20 euros plus 1,20 euros de pourliche). Pendant ce temps, Niglo fait un chouette tour dans le quartier.

A 10h02, on retrouve Toung le cyclo-pousseur devant la cathédrale. Il y a une banquette couverte devant son engin, deux places tout juste côte à côte (3 pour des Vietnamiens). Et c'est parti pour deux heures en cyclo-pousse! Quelle bonne idée! Quelle aventure! Quand je pense qu'il y en a qui partent chercher le frisson à Disneyland.

On prend notre place dans le trafic. Tous ces scooters qui fondent sur nous, et le cyclo-pousse qui les esquive comme à la corrida, c'est vibrant. On a presque envie de crier. On louvoie dans les rues commerçantes du vieux quartier (une rue = un métier), avant de mettre cap à l'ouest vers la pagode Tran Quoc.

Rue des lanternes, vieux quartier

La balade se poursuit par le mausolée d'Ho Chi Minh (le libérateur du pays, mort en 1969 avant le départ final des GI's en 1975), la statue de Lénine (debout: il y a tellement de statues de Lénine par terre), la pagode Van Mieu (arrêt 10mn), puis la "rue ferrée", la vieille citadelle, la prison Hoa Lo. Et retour devant la cathédrale. Ouf! Toung le cyclo-pousseur est en nage. On lui propose 700 000 dongs, plus que ce qu'on avait convenu au départ. On finit par lui donner 800 000 dongs (32 euros). Tout le monde est content. Cyclo-pousseur est un métier en voie de disparition dit-on. Préservons-les!

"The best driver in Hanoï", dit Zoizeau. "Because I'm alive".

Un, deux, trois, partez!

 Pagode Tran Quoc, lac de l'ouest

La rue ferrée à travers la ville!

Cyclo-pousse is magic ok!

Quand on sort de cette balade en cyclo-pousse, on est un peu grisés quand même. On a versé deux heures dans l'insouciance et une forme d'excitation mêlées. On se retrouve place de la cathédrale, où je passerais bien mes trois semaines de vacances, tant je m'y sens bien (c'est Niglo qui parle). Et là, bien sûr on se pose. Le guide du routard nous dit d'aller manger un plat de rue sur un trottoir d'à côté, c'est super bon promettent-ils. Oui, mais je toque à la porte de mes 60 ans, si on me sert un bol de soupe, je vais m'asseoir où? Par terre? Aïe, je sens que je vais encore tourner vers la face bobo... Zoizeau n'aime pas manger sur un coin de rue non plus. Bon, alors, on est des vrais touristes, attirés comme des mouches par les lumières occidentales.

Foot-badminton devant la cathédrale

Il y a le Caphé Cong sur la place, côté est. C'est une chaîne de cafés, qui joue sur le côté vintage et sur des coloris vert camouflage. Le personnel est au diapason. Ambiance bobo? Ben oui. Mais on s'y sent bien. Le décor est superbe. Après la corrida cyclo-pousse, peut-on marquer le pas, réaliser que trois jours avant on quittait la France et son ambiance pesante, les gens du boulot qui demandaient "vous partez quand même?".

Vouis. On prend une Heineken et des glaçons (100% bobo), au Caphé Cong, et ce joli cahier pour moins de 2 euros, qui sera le carnet de voyage utilisé ici.

Puis on s'offre une pizza au Méditerranéo juste à côté (faute de goût, ok), bien assis devant la fenêtre ouverte. Zoizeau une 4 saisons, Niglo végétarienne comme chez Dominos'. Bon, pas très local tout ça. Dans la rue à côté, on aurait mangé pour dix fois moins cher. Oui, et on aurait bouffé par terre? (je sais, je m'répète) On n'a plus 20 ans...

Place de la cathédrale

On trouve de tout sur la place. On loue un limousine-bus pour notre déplacement à Tam-Coc, trois jours plus tard. 55 euros pour une centaine de kilomètres, le luxe. On n'est pas des routards, non, non, non. "C'est pour mon anniversaire", décrète le Niglo. "Et les festivités, trois jours dureront".

Point Covid19. "Vietnam: 30 cas, plus des touristes français en quarantaine". France: 1100 cas".

Vu un panneau "Foreigners not accepted actually" sur la porte d'une boutique, et un autre qui n'acceptait pas les personnes "without mask". "Winter is coming", dirait-on.

18h. Plus de soleil, temps lourd rue Au Trieu, tellement pittoresque. La jeune et jolie (ben oui) dame de l'hôtel balaie des feuilles. "Je travaille toute la journée", dit-elle. On rejoint la place de la cathédrale en faisant un détour par les petites ruelles, avec les Vietnamiens assis sur de minuscules tabourets en plastique rouge. Hôtels, agences de voyage, garages de motos.

Sur la place, on pensait aller à la terrasse du restaurant " La place", au 1er ou 2ème étage. Mais la serveuse du Vivienne à côté, avec son air décidé sans sourire, nous chope. Elle nous propose une table, pareil au balcon, et nous montre le menu. On dit "oui". Hameçonnés. Ventilateurs trop forts au balcon (trois tables seulement), on demande de couper celui qui fait bouger la lanterne au-dessus de la tête du Niglo. Ouf. On est bien (Tintin).

4 jeunes jouent avec le drôle de volant de badminton sur le parvis de la cathédrale. Du vrai jonglage. Attention, on nous sert: 

- entrée: Hanoï spring rolls. Ce sont des nems, pas des rouleaux de printemps. Appelez-moi l'ambassade! Mais, meilleures que les nems de canard hier, alors un bon 14 (oui, on aime bien l'émission "Très, très bon" sur Paris Première. On est des bobos, ce coup-ci c'est sûr? Ok).

- Main course (plat principal): Zoizeau zieute vers un "Mi xao noodles chicken". Niglo opte pour un "chicken with pineapple sauce". White wine with ice. Un 15? En tous cas on est contents. Bon, 60 euros, on est au-dessus du train de vie prévu. "Mais on est dans une capitale", dit Niglo. A ceux qui pensent qu'on ne regarde que notre assiette, du voyage: on a un un oeil alentour aussi.

Retour à l'hôtel à la nuit tombée. Demain on se lève tôt: 6h20 la navette pour la Baie d'Along!

PS: la serveuse du Vivienne, Zoizeau demande à Niglo du roman de quel auteur elle pourrait sortir. Il trouve Murakami. Bon sang, on est vraiment des bobos...

Hé, demain la baie d'Along. Voui...

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Port de Tuan Chau (notre bateau)

Il fait nuit, dirait-on. Mince, on va quitter l'hôtel. Zoizeau est réveillée à 4-5 heures. C'est un oiseau de nuit. Ou un Waquete. Niglo met ses deux pieds sur le sol à 6h15 (c'est marqué dans son carnet de bord, ici on n'est pas dans l'approximation, c'est du vécu). Zoizeau prend des pancakes citron et sucre. On paie 40 euros pour 2 nuits rue Au Trieu (attention, on va revenir, sauf si des pirates nous attaquent baie d'Along!), plus 4% car on règle par carte bancaire.

A 7h30, on est prêts sur le trottoir avec nos valises, et on attend le limousine-bus (on est toujours en avance). Zoizeau a mis sa robe vietnamienne jaune (XL au Vietnam et pourtant c'est pas un thon, plutôt une aiguillette), et ses ongles de pied sont bleus. 

Covid19 flash: 25 décès, 1412 cas en France. Toute l'Italie en quarantaine. J'ai failli écrire "forza!", mais ce n'est pas rigolo. En plus, c'est la région de Bergame qui est touchée, et ils ont une belle équipe de foot".

8h25: le limousine arrive (place pour 6 à 8 touristes). 2 Indiens (hindous de Calcutta? On suppute) et un jeune américain en short. Autoroute vers la baie d'Along. Au loin, barres d'immeubles, et des rizières aussi, des buffles. Il y a des péages sur l'autoroute. Une autoroute au Vietnam, est-ce de la science-fiction? Pincez-moi, Zoizeau!

Halte dans une ferme à perles d'huîtres (business is in the air, everywhere you look around), puis arrivée par un pont sur l'île de Tuan Chau où partout des hôtels sortent de terre comme des coulemelles. Il était temps: 60 micro-siestes pour le Niglo dans la limousine, et pas mal de coups de coude de Zoizeau qui ne supporte pas la "vieillesse attitude".

Grise baie d'Along

 Avant l'embarquement, on prend notre température: Zoizeau 36.3° et Niglo 36,1°. C'est ok, on embarque nos valises. Et puis on poireaute une heure.

Enfin, on monte sur le beau bateau. Coupe de bienvenue (tout est nickel), installation chambre 201, juste derrière le bar du restaurant (ce détail n'a aucune importance). Belle chambre, avec balcon-terrasse. Déjeuner self-service très bien présenté, including poisson frit et squid (calmar).Le vin blanc est à 7 euros le verre, ça calme. On retourne à la cabine tandis que le "Pélican" se faufile dans la baie à travers les îlots qui ont fait la réputation mondiale de la baie (si).

On fait un tour en navette vers une ferme à perles ("c'est triste", dit Zoizeau") et on décide qu'on ne fera pas la seconde excursion. On est mieux à notre super terrasse-balcon. Il n'y a pas de soleil, mais il fait bon: 22°.

A 17h30, c'est Happy hour sur la terrasse supérieure du bateau. Il fait un peu frisquet, gilet et écharpe de mise. Le spectacle alentour est superbe, avec les dizaines de bateaux éclairés devant les rochers, même s'il y a énormément moins de touristes qu' à l'accoutumée, l'épouvantail Covid19 ayant fait fuir les touristes corbeaux. Il y a un "spectacle"!. Comment préparer des "vietnamese spring rolls". On se croirait dans un camping à Argelès-sur-mer, sans doute. Mais on n'est pas des puristes.

Et là, l'animateur a beaucoup d'humour. Il dit: "Depuis la famine de 1945 (2 millions 500000 morts?!), le peuple vietnamien a appris à manger tout ce qui bouge. Alors, ne bougez pas!".

Il appelle tout "oignon". L'oignon-orange, c'est la carotte. La fille délicieuse (oui, j'ai écrit ça dans mon carnet de voyage, hashtag me too?), c'est Houn. L'animateur dit que son "ex" s'appelait comme çà et la prochaine sans doute aussi (humour masculin bridé). On goûte les spring rolls (Niglo en a confectionné un, jouant le jeu au camping). Pas mal.

Passage au resto (ah!). Deck 2. Belle salle. Service parfait (balles neuves: on nous pose la serviette en tissu). 4 plats! Cuisine européenne.

Magret de canard (TB), soupe de pumkins/potiron (TTB), poisson frit deux sauces (carotte et truffe - moyen) et... boeuf australien au poivre (TB). Petites assiettes heureusement, ce n'est pas Gargantua. Zoizeau dit "c'est trop!" (comme d'habitude, dirait Clo-Clo). C'est la tournée des grands ducs. Le chef passe se pavaner.

Niglo a 60 ans à minuit.

Oui, le cuistot est passé. Il a fait une cuisine européenne. C'est peut être pas simple, au milieu de la baie d'Along. Enfin, on va douiller, le vin rouge Sauvignon du Chili au verre était "not given" comme on dit.

Le Covid19 ne nous a pas encore rattrapés. Mais il court après nous. Run, baby, run!

La baie d'Along est belle. On voit la côte, les immeubles modernes et un grand pont, comme si on était au Japon. Il y a une petite armada de bateaux, pas de gros. Pas de soleil, mais chouette quand une clarté faisait briller les vagues. Au soir, des petites barques s'approchaient des yachts pour proposer des marchandises. Comment rentraient-elles de nuit, sans moteur? Les bateaux sont éclairés avec des lumières de fête, belle ambiance.

Dans la baie, il manque des vestiges historiques. Enfin, peut-être que les pirates de la mer de Chine viendront nous dépouiller cette nuit.

Covid19: France 30 morts et 1606 cas. Ma fille me souhaite un bon anniversaire.

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Au petit matin, baie d'Along

Réveil sur le "Pélican". Chut! j'ai 60 ans. Plus jamais je ne courrai sur les pelouses boueuses des terrains de foot, chaussettes baissées et tout contre le vent, essayant de faire un beau débordement ponctué d'un chouette centre pour mettre le désordre dans les 6 mètres. Plus jamais ne ferai-je le zouave sur la piste du Mélody en m'escrimant sur "Love her Madly". Il est 6h10: 4ème jour au Vietnam seulement. Il y a taï-chi sur le pont pour les lêve-tôt. Et 7h c'est le petit dèje. Les croisières organisées laissent peu de temps au farniente. 

8h: départ en bateau vers un site de trois grottes. Zoizeau passe avec succès l'épreuve des 500 marches. Les grottes sont belles, rien à dire (on a déjà fait Padirac, l'Aven Armand et tutti quanti à notre âge).

Puis brunch. Encore bon, et addition. Derniers moments à bord: le personnel est impeccable. Tout très bien, merci miss Lan et M. le Slumdog millionaire: "Il y a 1969 îles sur la baie d'Along, date de la mort d'Ho Chi Minh" (s'ensuit une histoire: si dans Slumdog Millionaire on vous posait la question, vous le sauriez ainsi, et vous remercieriez le guide qui vous l'a dit. C'est une anecdote de voyage organisé, il a dû faire pareil avec tous les touristes de l'année. Et nous sommes les derniers).

Alors, on quitte le bord. Deux jours plus tard, la baie d'Along se fermait aux touristes (ce n'est pas une blague).

Attention au coronavirus!

Retour dans le vieux quartier

11H30: retour vers Hanoï avec un Limousine bus. Un asiatique moche à la peau vérolée tousse et nous transmet (ou pas) le Covid19.

14h30: retour à notre petit hôtel de la rue Au Trieu, comme si on avait toujours vécu là. Même chambre 306. Illico on repart dans notre cher quartier: café La Place... On fait des emplettes (les souvenirs d'ici, on ne les trouvera pas à Saïgon, à 1500 km au sud).

A 17h, des vietnamiennes jouent au badminton dans la rue devant l'hôtel. Halte au Cong Caphé, et à 18h30 on arrive chez Mme Hien, le resto réservé pour les 60 ans du Niglo (3 jours de festivités, faut-il le rappeler?)

Plaisirs terrestres à venir (Mme Hien)

Table en terrasse, douce soirée. On choisit le menu "rues de Saïgon". Suivez bien. Entrée: soupe de crabes des rizières. 2: nems + plein de choses. 3: poissons de rivière. 4: porc au caramel. 5: dessert + thé green grass. 

Chez Mme Hien

A 21h, on retourne à l'hôtel dans notre belle rue Au Trieu. Les tenanciers (Monsieur et Madame, assez jeunes) sont devant. Niglo leur dit: "j'ai 60 ans tonite". Un 1/4 d'heure plus tard, la jeune patronne toque à la porte et offre au Niglo un gâteau avec deux bougies "6-0" allumées! (on le mangera demain matin, le menu des rues de Saïgon pesant bien sur l'estomac.

Happy birthday Niglo!

Extrait du repas: Zoizeau trouve bizarre un morceau rouge. Elle trouve que çà ressemble à un insecte. Avec tact, elle glisse au jeune serveur: "I thought that it was a bzzz. An insect with an eye". Réponse du serveur impeccable: "No, it is Bit, a sort of pork". En fait, un jambon cru fumé. Il y avait des petits piments rouges diaboliques.

On a claqué près de 100 euros (si), la belle ardoise. Pff... A partir de demain, on mange normal, promis, juré.

A côté de nous, mangeaient de jeunes américaines exubérantes, dont l'une surnommée "boucles d'or". Au Cong Caphé aussi, vu le même genre de personnage, avec cette façon de parler fort, assez arrogante.

Ah, on a acheté 3 cartes découpées en 3D à une dame qui aurait perdu une jambe avec les Américains dans sa jeunesse.

Derniers chiffres apportés par Zoizeau: 33 personnes atteintes du Covid au Vietnam. 1700 en France.

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